On s'aime depuis février 2005 et nous voulons un bébé depuis juin 2011. Nous ne pensions pas que la route serait si longue ...
Dans ce parcours du combattant, s'il y a bien une chose que l'on apprend, c'est la patience. On ne fait que ça attendre.
On attend nos règles, on attend les rdv de contrôle, on attend les IAC ou les FIV, on attend le test de grossesse, on attend le cycle prochain ...
On attend car on n'a pas le choix. On ne peut rien faire à part attendre.
Sauf que là, j'en ai marre. Alors je sais que le dire ne changera rien, je sais que j'en ai déjà parlé, je sais que je ne peux rien faire mais je n'en peux plus.
J'en ai assez d'attendre. Attendre le premier jour du traitement, attendre le coup de téléphone à midi pour savoir si on continue ou pas, attendre le jour de la ponction, attendre pour savoir si on a des embryons, attendre le jour du transfert, attendre pour savoir si c'est positif ou négatif. En ce moment, je suis une grande impatiente. Dans ma tête, je me persuade que ça va fonctionner et j'y crois à fond (je sais que si c'est négatif ou si on a le moindre problème durant le traitement, je vais chuter de trèèèès haut). Je veux avoir mon bébé, je le veux vite, je le veux maintenant.
Hier, nous avons reçu un couple d'amis et leur bébé de 6 mois. C'est le seul bébé vers lequel j'arrive à aller et que je prends avec grand plaisir dans mes bras. Les autres, j'ai tendance à les fuir ou alors je ne les touche pas. J'étais bien quand j'avais leur bébé près de moi. Je ne ressentais ni haine, ni jalousie, juste de la joie et du bonheur d'être avec eux. J'aurais pu garder ce bébé pendant de nombreuses heures dans mes bras. Quand ils sont partis, j'ai dit à mon mari que ça donnait envie de se battre encore plus pour avoir le nôtre.
En fait, ce n'est pas vraiment le fait d'attendre qui me dérange le plus. C'est le fait que cette attente est accompagnée d'un grand point d'interrogation. Est-ce que je vais bien réagir au traitement ? Est-ce que les résultats de l'écho et prise de sang seront bons ? Est-ce qu'on arrivera à avoir assez d'ovocytes ? Est-ce qu'ils seront de bonne qualité ? Est-ce qu'on aura des embryons ? Est-ce que le transfert va fonctionner et que je vais tomber enceinte? Est-ce que ma grossesse aboutira? Est-ce que je vais finir par réussir à devenir mère ?
Tant de questions et zéro réponse. Les réponses, on les a lors des rdv ou, pire, lors des appels du labo (au téléphone, c'est une horreur). Il faut donc attendre pour avoir ces réponses tant attendues.
Si tout le traitement fonctionne et qu'on arrive à aller jusqu'au transfert, dans environ un mois et demi nous connaitrons la "conclusion" de notre première FIV. 6 semaines, ce n'est pas grand chose mais ça me paraît une éternité. Une éternité pour pouvoir, peut-être, devenir mère.